HUB+2

Posé sur son socle minéral, HUB+2 se fait aussi léger qu’intriguant. Ce module lunaire convoque un imaginaire spatial et se positionne comme une nouvelle figure architecturale du Quartier de la création. Ouvert sur la friche ferroviaire, le MIN et le futur CHU, le vaisseau fonctionne comme la base de vie d’une équipe d’observateurs de la ville en construction.

Dressée sur son piètement métallique fin, la cabine de 70 m² est un espace de travail réversible et rationnel. Il accueille des activités de création artistique, physique comme numérique. Sous le cockpit en R+2, un espace supplémentaire de 80 m² non isolés est mis en commun avec l’association HUB, occupant le blockhaus en RDC.

En qualité de vaisseau spatial, HUB+2 est conçu pour se déplacer sans complexité. Quinze éléments préfabriqués, boulonnés à la structure, assurent de démonter/remonter le projet. Le caractère interchangeable des modules de façade permet de recontextualiser le projet en fonction de son nouvel environnement d’atterrissage. Parmi ces modules, trois excroissances logent les organes techniques du vaisseau et libèrent le plan de 8 x 8 m de toutes contraintes. Les éléments restants, parois en polycarbonate alvéolaire et panneaux sandwichs bardés de métal confèrent son esthétique hi-tech au vaisseau qui lance un signal sur le Boulevard de l’Estuaire, de jour comme de nuit.

LRVO

VOUS fait le pari de créer un volume simple et monobloc, radicalement enveloppé d’un bardage bois, sur les murs comme sur le toit, sans distinction ni décroché. Ce nouveau volume habitable, épure archétypale d’une maison, s’inscrit dans le bâti existant par dialogue avec les pentes de toiture adjacentes. Délicatement posée sur le garage, la surélévation contraste par sa matérialité, sans effacer pour autant la géométrie particulière du pavillon qui la supporte. En étirant la ligne de faîtage et les pentes de toiture existantes, l’extension s’affirme dans le prolongement du pavillon.

La surélévation LRVO tire profit de l’orientation de la parcelle qui jouit d’une situation particulière d’angle. VOUS conforte cette position par son agencement d’espace et d’ouverture. Le dressing, en double hauteur, est la rotule de distribution de l’espace traversant. Une fenêtre haute permet une vue profonde vers l’ouest et souligne la dimension verticale du dressing, quand celles de la salle de bain et de la chambre offrent des cadrages plus serrés pour la gestion des vis-à-vis. Des étagères filantes sur le mur ouest lient ces trois séquences. Ces linéaires de rangements s’épaississent ponctuellement pour créer un bureau d’appoint dans le dressing et une « fenêtre habitée » dans l’épaisseur du mur de la chambre. La mezzanine mansardée devient un grenier aux usages flexibles.

Son agencement pensé en fonction des cadrages comme sa géométrie, jouant avec les volumes de l’existant, font de LRVO un projet contextuel sans en faire une réponse mimétique au tissu pavillonnaire du lotissement. Le dessin de ses percements, la matérialité de son enveloppe affirment la greffe prenant position dans l’infinie transformation du quartier, de la ville.

La Superpausée

La Superpausée, tente XXL, magnifie l’art du camping à travers la superposition de deux canadiennes colorées. L’ossature en tubes d’acier projetée à l’extérieur permet d’amarrer et de tendre toiles et filets. L’oeuvre bouscule les codes des nuits à la belle étoile et déjoue les lois de la gravité à travers son apparente légèreté, son empreinte minimale et sa matérialité textile. Conçue à l’occasion de l’enseignement Solid Thinking 2017 dispensé à l’ENSA Nantes, la Superpausée répond à une commande de l’hôtel insolite La Belle Folie à Ploemel qui abrite depuis des visiteurs à l’année.

Conçue pour héberger quatre voyageurs, la Superpausée se déploie sur deux niveaux de plancher pour une surface totale de 50 m². En bas, un espace suspendu prolongé par une terrasse couverte abrite les sanitaires et la salle de bain. En haut, une chambre perchée à 4 mètres du sol s’ouvre généreusement sur la cîme des arbres. Les quatre pignons de la Superpausée s’orientent selon les points cardinaux, cadrant de larges vues sur le paysage forestier.

L’objet repose sur quatre appuis ponctuels et est construit entièrement en suspension, laissant le terrain naturel intact. Au-delà de son rapport au sol, la légèreté du projet s’exprime également dans sa conception structurelle rusée. Les tentes hautes et basses sont portées par une exo-structure en tubes d’acier galvanisé manchonnés les uns dans les autres exactement comme une tente traditionnelle. Exit les sardines et cordelettes tressées, la structure est mise en tension grâce au dyneema, un cordage en nylon utilisé dans le nautisme. L’accastillage de suspension des planchers et de mise en tension de la structure agit comme un gréement de bateau et doit pouvoir accepter de légers mouvements.

Réhabilitation et extension d’un ancien chai

La Borderie est l’ancien domaine de Claude Masse, géographe de Louis XIV. La propriété a été divisée en trois unités foncières : la maison de maître, la grange et le chai. Le maître d’ouvrage a acquis les dépendances, dont la grange réhabilitée, dans les années 1990.

Pour ce projet de restauration d’un ancien chai en lieu de vie et atelier, les architectes proposent d’articuler les deux parties du bâtiment, l’une habitée et l’autre en devenir. Cette extension discrète, invisible depuis la rue, s’inscrit en prolongement du chai. Elle permet d’ouvrir l’espace de vie sur le jardin et de créer un patio tout en reliant les bâtiments pour n’en former qu’un seul.

L’atelier, déployé dans la double hauteur du chai, est orienté nord pour bénéficier d’une luminosité adaptée. Pour équilibrer le dénivelé entre les bâtiments, les architectes décaissent le sol afin d’offrir un espace de plain-pied généreux. Deux plaques en béton façonnent la liaison entre les bâtiments. Cet espace intermédiaire dépourvu de poteaux libère ainsi les façades entièrement ouvertes vers l’extérieur. L’extension se veut volontairement discrète et sobre pour révéler les qualités du bâtiment existant.

Requalification d’un local industriel en bureaux et logement

Ce loft revisite l’aménagement d’une ancienne matelasserie nantaise du quartier Zola, en bureau et logement. Les architectes proposent un espace de travail décloisonné, ouvert sur la ville et lumineux, permis par leur travail sur la double-hauteur.

Répartis en triplex, les espaces de vie et de travail sont articulés par l’escalier, véritable rotule du projet. Pensée comme un mécano, sa structure a été optimisée et conçue par les architectes avant d’être préfabriquée en atelier. L’espace bureau est aménagé à proximité de l’entrée et positionné le long de la façade Est. Il bénéficie d’une vue dégagée sur toute la ville.

Habiter les toits de la CCI

Pour ce concours, les architectes valorisent l’inscription du bâtiment dans un site d’exception, en bord de Loire. Pour habiter pleinement le toit ouvert sur le grand paysage, le duo propose de transformer les deux derniers niveaux du bâtiment existant en belvédère urbain. Ils rationalisent sobrement le plan et optent pour une neutralité des matériaux afin de laisser toute la place au panorama remarquable, surplombant le fleuve et la ville.

Plusieurs séquences rythment le projet, tels le bar-café haut de gamme, la passerelle légère et aérienne embrassant la Loire à 180° ou la plateforme évènementielle dotée d’une toiture mobile. L’originalité du projet réside dans cette couverture de plus de 100 m² abritant l’espace évènementiel. Cette seconde peau horizontale et articulée permet un usage des lieux en tous temps et en toutes saisons.

Limbus Silva

Ce projet d’extension répond au désir de ses habitants d’habiter de plain-pied, dans une plus grande relation avec le jardin et la bois attenant. Le programme est simple : une buanderie, un dressing, une pièce d’eau et une chambre ouverte au sud et à l’ouest sur le bois.

KARST architecture propose un plan rationnel qui répond efficacement à une commande « d’espace nécessaire, sans dépense inutile ». Perceptible depuis le jardin, le volume de l’extension donne corps au plan rectangulaire existant. Réalisée en matériaux naturels, ossature bois, isolation en laine de bois, toiture en zinc, la construction s’ouvre généreusement sur la végétation, ménageant un dialogue intime entre nature et architecture.

Caméra Obscura

La Caméra Obscura est implantée en surplomb d’une petite vigne familiale, à la place d’un ancien cabanon-vigneron. Le nouveau programme combine un espace de rangement, un abri temporaire et un écran de projection extérieur. Le défi consiste à réaliser, à micro échelle, un petit habitat temporaire confortable et désirable. Cette micro-architecture expérimentale est entièrement conçue en matériaux de réemploi récupérés à proximité du site.

Dans une itération entre matériaux disponibles et dessin du projet, KARST architecture propose un volume vertical habité d’une mezzanine. Les ouvertures du rez-de-chaussée sont volontairement limitées à la porte d’entrée vitrée et à une baie fixe horizontale, encadrant la vue sur toute la longueur du bureau. L’étage offre un point de vue en surplomb des vignes et des bois alentour.

Répondant au souhait d’agrémenter les songes des nuits d’été, le volume a été conçu pour qu’à la baie vitrée de l’étage puisse aisément se substituer un écran, pour un visionnage en plein air. À la tombée du jour, le cabanon de vigne se fait cinématographe, perceptible depuis l’orée du bois, entre les pieds de vigne.

Doppelgänger

Premier prix régional de la construction bois en 2017, Doppelgänger est l’extension d’une maison individuelle des années 70 construite en bordure des marais salants.

KARST réinterprète le plan initial en proposant des espaces généreux et lumineux s’ouvrant sur le paysage remarquable du site. Un mur en pisé, dernier vestige de l’habitation originelle, est préservé. Toutes les ouvertures sont encadrées par des poutres de chêne récupérées sur le chantier de démolition d’une ferme voisine. Ce bois massif et vieilli marque symboliquement le passage entre l’ancien et le nouveau.

L’organisation du chantier sort des schémas habituels avec l’intervention d’une entreprise de réinsertion et l’accompagnement d’une phase en auto-construction. Un soin particulier est porté au choix des matériaux, presque tous naturels dont la charpente et le bardage en douglas naturel non-traité produit localement, l’isolation en laine de bois et le réemploi des pierres de démolition pour l’aménagement de la terrasse.

La Cantine scolaire à énergie positive

Ce projet associe une étude urbaine à une mission de maîtrise d’œuvre pour la construction du premier bâtiment du plan d’aménagement : la cantine scolaire. Dans un premier temps, l’analyse des qualités paysagères de la commune révèle l’enjeu de relier les équipements publics communaux à travers un réseau de cheminements doux. Le duo propose ensuite aux élus d’élaborer une stratégie d’aménagement urbain à moyen et long terme, visant à déplacer et mutualiser certains équipements, plaçant la cantine scolaire au coeur de la restructuration du centre-bourg.

Premier acte des réflexions engagées par la municipalité, la construction de ce bâtiment se veut manifeste et vise à incarner la vision des élus et des architectes en matière d’écologie et d’alimentation à destination des scolaires. Une grande attention est portée aux ressources, en particulier aux matériaux mis en œuvre. Le bâtiment, à énergie positive, exploite les filières locales dans un rayon de 50 km. Conçu pour sensibiliser les enfants au thème de l’écologie, la charpente bois et l’isolation en paille sont visibles depuis l’intérieur, tandis que les eaux pluviales sont récupérées dans deux citernes qui permettent aux élèves d’arroser le verger et le potager de l’école. La trame constructive permet ainsi de partitionner l’espace dont l’échelle favorise l’appropriation par petits groupes.

Le chantier, actuellement en cours, est un bâtiment-démonstrateur qui accueillera notamment la DREAL pour la formation des agents de l’Etat et la sensibilisation du grand public.