Cette jeune agence d’architecture nantaise aux lombaires déjà solides cherche à poser un nouveau regard sur les formes bâties et sur les modes « d’habiter ». Elle considère le projet non comme une forme architecturale donnée mais plutôt comme un potentiel d’usages à s’approprier. Cette démarche se fonde tout autant sur une approche contextuelle du site que sur une approche sensible ayant pour objectif de mettre l’ « Homme » et les pratiques urbaines et quotidiennes au centre des préoccupations. On l’aura compris, TICA s’est frottée à l’enseignement des sciences humaines dispensé depuis près d’un demi-siècle désormais au sein des écoles d’architecture, et elle aura essayé d’en faire son miel à travers ses projets.
TICA, This Is a CAnvas : Derrière cet acronyme issu du nom de la bourse de recherche menée à Londres, l’agence a souhaité construire une plateforme horizontale pour y faire naître un espace de débats, pluriels. Ces deux syllabes permettent d’y glisser des savoir-faire et des collaborations sur-mesure en fonction des échelles et enjeux des projets. Pour faire en sorte que la pluridisciplinarité souvent affichée rarement pratiquée, ne demeure pas un mot creux ou tout du moins une banale proclamation de principe.
La notion de canvas historiquement structure et cadre la toile du peintre, est en chemin devenue pour nous synonyme de « cadre d’action » et de « contraintes créatives », à la fois point de départ de la réflexion et potentiels à valoriser. Ce canvas s’offre ainsi en écho aux contextes d’intervention rencontrés où interagissent dynamiques complexes, enjeux politiques et désirs locaux à décrypter, comprendre, questionner, voire réinventer. Passion du contexte, passion politique ?